Comment mélanger lumière naturelle et artificielle (les deux amours de tout photographe ayant à la fois travaillé en extérieur et en studio) dans des conditions de lumière difficiles, c'est-à-dire le cas échéant dans une salle faiblement éclairée par une lumière filtrant par le dessus, au travers de plaques vitrées particulièrement teintées (et sales de surcroît) ? Grâce à notre ami Marc qui nous en a permis l'accès, c'était l'un des défis du jour lors de cette séance programmée dans un bâtiment désaffecté situé en plein coeur de Bruxelles.
Si l'on souhaite capter la lumière ambiante provenant du dessus, une rapide mesure montre que le temps de pose est de l'ordre de plusieurs secondes, ce qui est bien trop long pour obtenir une image nette d'un modèle sans que ce soit un casse-tête pour l'immobiliser (pour autant que vous ayez son accord). D'autre part, cette lumière ne parvient pas à éclairer suffisamment notre modèle, rendant la photo au final à la fois floue, terne, et sous-exposée. C'est là que les flashes, bien équilibrés avec la lumière naturelle, sont particulièrement précieux. Et une perche aussi. On devrait toujours avoir une perche avec soi (notez-le dans un coin de votre calepin).
L'idée est simple : si l'on place un éclairage suffisamment haut pour qu'il puisse à la fois imiter la lumière venant d'en haut, éclairer le modèle et rester invisible sur la photo, on a tout ce qu'il nous faut. Bénéfice de l'opération : la durée de l'éclair du flash étant très faible (de l'ordre de 1/1000 sec), il figera un maximum le modèle et limitera autant que possible le flou de bougé sur celui-ci. Pour le flou de bougé de l'appareil, il est bien entendu nécessaire de fixer l'appareil sur un trépied. C'est donc parti !
Sur la photo de gauche ci-dessous, on aperçoit la perche placée de côté et montée aussi haut que possible, au ras du plafond. Remarquez que sur cette prise faite pour les réglages, le modèle et la perche sont légèrement flous, en raison de la lumière ambiante qui éclaire en partie la scène. Il faudra donc un modèle le plus immobile possible malgré tout. Sur la seconde photo, on aperçoit les vitres et un bout de boîte à lumière collée au plafond grâce à la perche. Le perchiste (merci, Marc) a dû se placer derrière l'appareil pour éviter que la perche ne soit dans le cadre, et porter celle-ci à bout de bras. Pour info, la perche téléscopique fait plus de 3.50 mètres lorsqu'elle est dépliée. Même si la perche, la boîte à lumière et le flash (un Canon 580 EX II) sont légers, ça fait quand même un sacré bras de levier dans ces conditions (re-merci, Marc) .
Quelques prises et essais plus tard, les réglages terminés (ISO 100, f/8, 3.2 sec @ 15mm), voilà le résultat grâce à un modèle impeccablement immobile durant toute la durée de la pose, après un très léger traitement de la photo comme on peut le voir par comparaison aux prises initiales :
On est sensible ou pas à ce type d'images, mais avouez-le, il y a comme un petit air de science-fiction dans tout ça. On n'attend plus que l'atterrissage du vaisseau spatial. Mais ce sera pour une prochaine photo, je le crains. La maison manque un peu de moyens de production pour l'instant.
Bonjour, en effet c'est un joli rendu, et bravo pour ce shoot un peu compliqué a mettre en place, et toutes les explications! le perchiste n'a pas eu trop mal aux bras?
RépondreSupprimerSi, le perchiste a souffert, mais en silence, donc ça allait.
SupprimerRho je découvre tous tes petits billets et... j'a-do-re ! Quel plaisir d'avoir les explications backstage ! La photo finale n'en est que mieux mise en valeur... waou.
RépondreSupprimerJ'aime bien partager et donner en retour. C'est grâce à pleins de petits billets comme ceux-là que j'ai appris aussi à maîtriser la technique.
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