
Ma mer à moi, elle est grise ou bleue selon son humeur très changeante. Elle se pare de voiles quand elle le veut bien, ou elle relègue sur la plage bateaux et baigneurs quand elle se fait boudeuse, chassant des terrasses les promeneurs même les plus audacieux.
Ma mer à moi, narcissique, elle aime ceux qui la contemplent et qui écoutent ses murmures incessants. Elle les hypnotise, les berce parfois jusqu'à les endormir, pour ne les relâcher que lorsque le bruit du ressac s'éloigne à marée descendante.
Ma mer à moi, elle a fait un pacte avec le soleil, avec le ciel et même avec les lampadaires, pour qu'elle reste belle même quand elle s'apprête à disparaître jusqu'au prochain lever du jour. Elle jette un sort pour que déjà on la regrette quand elle disparaît à nos yeux, alors que l'on entend toujours sa lancinante mélodie et qu'on la sait présente.
Ma mer à moi, elle offre un écrin à ceux qui s'aventurent sur la plage désertée à la tombée du jour. Elle connaît toutes les promesses, les espoirs et les rêves de ceux qui l'ont regardée une dernière fois, seuls ou à deux. On dit que les vagues ont toujours tout entendu et tout retenu, que leur bruit n'est que l'écho de tous les mots et pensées des promeneurs qui l'ont longée.
Ma mer à moi, c'est celle des vacances toujours trop courtes lors d'un beau mois de juillet et de sa fête nationale. Et déjà c'est la fin du séjour, l'heure des séparations jusqu'à l'année prochaine. Ou alors jusqu'au prochain beau week-end ? Car la mer ne vous oubliera pas. Elle sera toujours là, quel que soit le moment où vous déciderez de venir la revoir. C'est bien ça, une mer, non ?
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