Tout belge qui s'assume a des souvenirs de séjours plus ou moins long quelque part le long des 66 kilomètres de cette côte qui borde notre pays. Des souvenirs d'enfance, ou celui de vacances passées avec notre propre progéniture sur ce littoral au temps toujours incertain que des promoteurs attentionnés ont patiemment bétonné au fil des années. Et pourtant, malgré tout cela, le belge sans sa mer, c'est comme les moules sans leurs frites. Notre côte belge, ce n'est pas la Riviera, mais on y revient sans cesse pour profiter de ce qu'elle peut encore nous apporter. Un peu de sérénité, de l'insouciance pour quelques heure ou quelques jours. Le parfum des petits plaisirs simples, seul ou en famille. Amis bienvenus aussi.
Ma mer à moi, elle est grise ou bleue selon son humeur très changeante. Elle se pare de voiles quand elle le veut bien, ou elle relègue sur la plage bateaux et baigneurs quand elle se fait boudeuse, chassant des terrasses les promeneurs même les plus audacieux.
Ma mer à moi, narcissique, elle aime ceux qui la contemplent et qui écoutent ses murmures incessants. Elle les hypnotise, les berce parfois jusqu'à les endormir, pour ne les relâcher que lorsque le bruit du ressac s'éloigne à marée descendante.
Ma mer à moi, elle a fait un pacte avec le soleil, avec le ciel et même avec les lampadaires, pour qu'elle reste belle même quand elle s'apprête à disparaître jusqu'au prochain lever du jour. Elle jette un sort pour que déjà on la regrette quand elle disparaît à nos yeux, alors que l'on entend toujours sa lancinante mélodie et qu'on la sait présente.
Ma mer à moi, elle offre un écrin à ceux qui s'aventurent sur la plage désertée à la tombée du jour. Elle connaît toutes les promesses, les espoirs et les rêves de ceux qui l'ont regardée une dernière fois, seuls ou à deux. On dit que les vagues ont toujours tout entendu et tout retenu, que leur bruit n'est que l'écho de tous les mots et pensées des promeneurs qui l'ont longée.
Ma mer à moi, c'est celle des vacances toujours trop courtes lors d'un beau mois de juillet et de sa fête nationale. Et déjà c'est la fin du séjour, l'heure des séparations jusqu'à l'année prochaine. Ou alors jusqu'au prochain beau week-end ? Car la mer ne vous oubliera pas. Elle sera toujours là, quel que soit le moment où vous déciderez de venir la revoir. C'est bien ça, une mer, non ?
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