Fujifilm X30 : un bref retour d'expérience

En tant que photographe averti, j'ai investi l'essentiel de mon budget loisir dans un matériel performant et coûteux. Tout comme vous, probablement, je suis entièrement satisfait de celui-ci. Mais la performance a souvent un autre coût caché : le poids et la valeur de ce que j'ai à transporter, ce qui ne me pousse pas vraiment à l'avoir toujours à mes côtés. A l'occasion d'une promotion, j'ai tenté de remédier à cette lacune en dépensant le reste de mes économies pour acheter un compact expert. Bref retour d'expérience.

Il n'est pas dans mes habitudes de tester du matériel ou de donner un avis technique éclairé sur celui-ci, dans la mesure où ces aspects sont très bien couverts par les innombrables sites dédiés aux évolutions proposées par les différentes marques. Mais en même temps, quand l'occasion s'en présente, je trouve plutôt intéressant de proposer un feedback non technique, purement basé sur mes modestes impressions personnelles. Et de montrer quelques photos aussi, bien entendu, puisque nous sommes essentiellement là pour ça.

Je cherchais un compact expert, pour les deux raisons précises qui composent cette dénomination : un appareil suffisamment petit que pour pouvoir être transporté un peu partout mais ne faisant pas l'impasse sur les possibilités de réglage et la qualité des images. Dans la mesure où je ne voulais pas non plus me ruiner, j'ai trouvé mon bonheur en achetant le Fujifilm X30 à l'occasion d'une liquidation en magasin (1). Ce n'est pas un modèle récent, mais il garde de très nombreux atouts malgré ses deux ans d'âge : un viseur électronique performant, un zoom 28-112 (équivalent), tous les réglages usuels, la possibilité de faire du raw, et tout ça a un prix maîtrisé. Cerise sur le gâteau si vous êtes un esthète dans l'âme: son look vintage franchement craquant. Mais ceci étant dit, est-ce que ça fait de belles photos ?

ISO 100, f/9 à 28 mm : tout est net

Ma foi oui, pour autant que l'on sache avec quoi on travaille et que l'on n'espère pas obtenir ce qu'on sort avec un reflex plein format équipé de bonnes optiques. Mais l'appareil a un atout en poche : une gamme d'ouverture maximale allant de f/2 à la plus courte focale (28 mm) jusqu'à f/2.8 à la plus longue (112 mm). En faible lumière, ça compte, en permettant de garder la sensibilité aussi basse que possible pour éviter la montée du bruit. Et la profondeur de champ reste correcte grâce à la petite taille du capteur.

ISO 320, f/2.8 à 1/80 sec - à contre-jour devant une fenêtre avec 
correction d'exposition de 1,20 IL en post-production : du bruit, 
mais j'aime bien.

Comme pour tous les compacts, la limitation principale est en effet liée à la petite taille du capteur (2/3 de pouce), que l'appareil compense un tout petit peu en restreignant sa résolution à 12 mégapixels. Si vous êtes un mordu d'images piquées lorsqu'on les examine à 100% sur son écran, passez votre chemin, car même à 100 ISO un léger bruit sera visible. Mais si vous êtes à l'aise avec la gestion du bruit en post-production et que le piqué n'est pas un objectif en soi pour vous, les photos sont parfaitement exploitables jusqu'à 800 ISO (voire 1600 ISO, mais c'est un peu limite à mon goût).

ISO 1250, f 2.8 à 1/25 sec, avec correction d'exposition de 0.75 IL 
en post-production : beaucoup de bruit, mais j'aime toujours 
(allez comprendre) 

Bien que ce ne soit pas du tout la raison qui m'ait poussé à choisir ce compact, l'appareil offre aussi deux modes macro : "normal" et "super-macro". L'usage du premier s'apparente à de la proxi-photographie, mais le second est bien de la macro (le seul inconvénient est l'obligation de sélectionner la plus courte focale), avec une distance minimale de mise au point qui tombe à 1 cm. Impressionnant, même pour quelqu'un comme moi qui n'est pas un féru du genre.

 ISO 200, f/8 à 1/150 (à main levée)

Toutes les photos qui précèdent ont un point commun : je les ai faites quand ça m'a pris, en attrapant l'appareil qui n'est jamais très loin. Elles ne sont donc pas vraiment planifiées mais relèvent de l'instinct. Je pense que, pour certaines d'entre elles, cela se sent bien et cela me convient parfaitement. J'avais envie de pouvoir me sentir libre de prendre des clichés quand et où bon me semble, au gré des opportunités. Tout comme cette dernière photo faite ce midi sur une petite route bordée d'arbres. C'est le plaisir de la spontanéité que je retrouve avec ce compact (2).

ISO 100, f/7.1 à 1/40 sec (ce type est barge) 

En résumé, ce n'est pour l'instant que du bonheur dans la mesure où je suis bien conscient des limitations qu'impose un compact (même expert) par rapport à un reflex. L'appareil est petit et solide. Il est muni d'une optique rapide et offre tous les réglages classiques pour un prix qui n'explose pas. Il a d'ailleurs très bonne presse chez les photographes de rue, en partie pour ces raisons mais aussi parce qu'il dispose d'un écran orientable, assez utile pour rester discret. N'ayant pas pu le tester dans ces circonstances, je ne peux pas en dire plus sur le sujet, mais je vous invite à consulter d'autres sites sur lesquels vous trouverez tout ce que vous souhaiteriez savoir, je pense. En attendant, l'appareil ne me quitte plus. Espérons que ce soit pour le meilleur. 

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(1) Pour que ce soit clair pour tout le monde : je ne suis d'aucune manière subsidié par Fujifilm. Voyez donc cet avis comme purement personnel mais foncièrement honnête.
(2) Je n'ai pas non plus d'actions dans des firmes vendant des compacts.

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