Comme un retour aux sources

Quoi de plus relaxant qu'un petit verre pour se détendre après une journée de travail. Dans la série "Je photographie tout ce qui bouge et ne bouge pas dans la maison", voici donc un nouveau venu. Avec ses beaux reflets changeants et imprévisibles au gré des angles, il méritait je trouve d'être mis à l'honneur. Un petit coup de chiffon et le voilà au mieux de sa forme après le repas. Il ne reste plus qu'à coucher la source de vos fantasmes sur le papier.


Le bénéfice de la photographie, c'est un peu d'avoir appris à voir ce que les autres ne voient pas ou ne voient plus. C'est encore plus vrai je pense si ce que vous photographiez fait partie de votre environnement immédiat et quotidien, devenu presque invisible par habitude. Arriver à mettre en valeur les objets les plus simples, c'est peut-être aussi leur insuffler une certaine forme de vie. On peut alors leur tirer le portrait, ce qui est le plus beau compliment qu'on puisse leur faire, non ? J'aime imaginer les entendre parler entre eux, jalousant celui dont l'image se retrouve exposée sur les murs alors qu'eux attendent encore leur tour. Mais on ne peut pas faire plaisir à tout le monde en même temps.


Il y a aussi un côté très ironique à transformer des choses on ne peut plus figuratives et concrètes que des objets en des représentations d'elles-mêmes qui touchent à l'abstraction. Et c'est encore plus amusant de le faire en vous remémorant les personnes qui vous affirment ne pas aimer l'art abstrait mais dont la maison regorge des objets les plus divers. Pourquoi donc ne pas considérer comme Paul Langevin que "Le concret c'est de l'abstrait rendu familier par l'usage" ? Ca donne alors une autre saveur à la recherche de l'abstraction, qui n'est qu'un simple voyage de retour vers la source vraie de toutes les choses qui nous entourent.  


A titre toujours personnel, il est troublant que me consacrant à présent à la photographie après avoir délaissé le dessin au crayon depuis des années, j'en sois revenu un peu par hasard à produire à partir d'un objet des images qui ressemblent furieusement à certains de mes anciens dessins. Il faut croire qu'on ne se réinvente jamais complètement soi-même. Ou il n'y a peut-être pas de hasard tout court.


Ces images ont été réalisées avec un matériel minime (du cristal quand même, mais bon...) et avec un appareil tout aussi basique, à savoir un petit compact Fujifilm X30 positionné en mode macro. Le diamètre réduit de l'engin permet de l'introduire aisément jusqu'au fond. Et tout peut être réalisé à main levée sans même avoir besoin de prendre son pied. Voici l'objet du délit montré nu tout entier, langoureusement couché sur sa feuille A4 de papier blanc, éclairé par le cul avec une simple petite lampe de bureau. Il est temps de le remettre d'aplomb et de lui accorder le droit de revenir à sa fonction première, moins noble et poétique mais malgré tout bien agréable. A votre santé !


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