Cet hiver, osez la mode pour votre appareil !

Quand l'hiver approche, que les jours raccourcissent et que votre progéniture ne vous laisse pas la possibilité de courir dans les bois ou ailleurs pour assouvir votre besoin irrépressible de prendre des clichés, il est temps de vous poser un moment au coin du feu le soir (une fois votre devoir parental accompli) et de réfléchir à un petit bricolage qui serait bien sympathique. Suite à l'achat d'un boîtier hybride fourni avec une sangle qui ne me convient pas du tout, j'avais en tête de réaliser avec mes petites mains quelque chose de simple, de beau et de fonctionnel à la fois. Après un peu de cogitation et plusieurs tentatives plus ou moins heureuses, voici le résultat que j'ai pu obtenir. Peu coûteuse, recyclable et entièrement personnalisable, voici la sangle foulard bio made in Belgium.

Le matériel de base dont vous aurez besoin est assez sommaire : un foulard, de la ficelle, deux anneaux et deux rondelles. Pour le foulard, c'est selon votre goût personnel bien entendu, mais pensez à ne pas le choisir dans un tissu épais comme du coton, ce qui vous compliquera inutilement la vie ensuite. Préférez un tissu synthétique léger, dont le poids sera négligeable et qui ne prendra pas de place lorsqu'il est mis en boule avec votre appareil dans votre sac. Pour la ficelle, privilégiez quelque chose de vraiment solide et qui s'harmonise avec le foulard. La résistance prime cependant, puisque c'est cette ficelle qui assurera la sécurité de l'ensemble. Quant aux anneaux et aux rondelles, prenez les petits pour être discrets, mais là aussi veillez à ce que les anneaux soient solides.

Le matériel de base (selon votre goût)

La première chose dont vous devez vous assurer est que les anneaux que vous avez choisis ne viennent pas frotter sur le boîtier, ce qui entraînerait de vilaines traces d'usure. C'est là que les rondelles interviennent. Quelques choix possibles pour celles-ci : des joints de tuyaux (photo ci-dessus) ou des protections de pieds de chaise (photos ci-dessous). Toute autre matériau de récupération peut faire l'affaire, mais veillez à ce que l'anneau ne puisse pas venir frotter sur le boîtier, ce qui nécessite une épaisseur de 3 mm environ. Plus épais, vous n'aurez plus accès au trou pour passer l'anneau. Plus fin, la protection ne servira à rien.

Un anneau et une protection pour pied de chaise

Lorsque vous êtes satisfait du résultat, placez votre appareil sur le côté; vous n'en aurez plus besoin avant la fin. La suite implique la ficelle et le foulard (ainsi qu'une paire de ciseau et du feu pour la finition). Réalisez un noeud solide et propre avec la ficelle, si possible en double 8 ou encore mieux en double 9 (Google est votre ami si vous n'avez pas fait les scouts ou de l'alpinisme). Veillez à laisser un brin libre d'environ 15 cm. Pour déterminez la longueur de l'autre brin, enroulez la corde autour de votre majeur de manière à le couvrir sur sa longueur, puis comptez une marge de réserve et coupez. Dans tous les cas, vous aurez plus qu'assez avec un mètre.

La ficelle, son noeud et ses deux brins

L'étape suivante est simple mais doit être exécutée avec dextérité. L'objectif est de solidariser le foulard et la corde sans faire appel à quoi que ce soit d'autre. Pour ce faire, placez le brin court le long du foulard et tournez le brin long autour de celui-ci, en recouvrant le brin court. Assurez-vous de tourner en commençant au plus près de la base du nœud et en serrant le plus fortement possible à chaque tour. Tirez régulièrement sur le tissu pour qu'il ne viennent pas se coincer dans la ficelle lorsque vous tournez. Ça demande un tour de main et on n'y arrive pas forcément du premier coup, mais c'est simple quand on a compris comment s'y prendre.

L'amorçage de la fixation

Vous pouvez faire un nombre variable de tours selon la longueur souhaitée, mais je vous déconseille de faire plus court que 5 cm ou plus long que 10 cm. L'objectif est d'avoir un segment roulé qui soit bien rigide et esthétique sans être encombrant, ce qui est compliqué si vous faites plus court ou plus long. Pour terminer, nouez ensemble les deux brins bien solidement avec un nœud double tout simple. Ce type de nœud ayant tendance à se défaire tout seul, il est nécessaire de fondre les brins ensemble dans le nœud. Coupez donc les brins presque à ras du nœud, puis à l'aide de votre paire de ciseau (ou d'un couteau) que vous aurez chauffé sur une flamme, fondez les bouts de brin dans le nœud. Résultat garanti : plus aucun moyen de défaire le tout sans couper la ficelle. Coupez enfin l'excès de floches au bout de l'écharpe si vous le souhaitez, mais veillez à ne pas coupez trop près du nœud afin de garder un certain volume qui empêchera la corde de glisser.

Le double noeud final avant d'être fondu

Voilà, cher lecteur, c'est fini. Il vous reste à décider de la meilleure manière de porter votre foulard. Vous devriez avoir assez de longueur pour faire un tour de cou complet, voire deux tours si vous aimez avoir l'appareil à hauteur de la poitrine plutôt qu'à hauteur de ventre. C'est selon votre goût à nouveau. Et si vous aimez changer, rien ne vous empêche de choisir un autre foulard et de recommencer. Grâce aux anneaux, il sera très facile de passer d'un foulard à l'autre, ou de remettre votre sangle habituelle lorsque la douceur du printemps sera revenue. Pas de souci non plus le jour où vous ne serez plus emballé par le résultat : coupez la ficelle et vous retrouverez votre foulard.

Il n'y a plus qu'à passer la tête

Question solidité, j'ai testé pour vous durant un week-end complet et je peux vous garantir que si vous avez bien serré la corde, rien ne bougera. La tension se fait en effet sur le brin court, lui-même coincé sous le brin long qui est enroulé et le tout est bloqué par le nœud final que vous avez soudé. Aucune chance que quelque chose puisse glisser et mettre votre matériel en danger. Par ailleurs, le foulard vous permettra aussi de protéger votre matériel en cas de pluie ou de poussières : il suffit d'entourer un bout du foulard autour du boîtier. Même chose quand vous placerez votre appareil dans votre sac: le foulard servira aussi de protection. Bref, que du bon, et vous pourriez même surprendre des coups d’œil intéressés d'autres photographes, dont certains viendront peut-être vous demander où vous avez acheté votre sangle originale. Là, bombez le torse et dites fièrement "Ça ne se vend pas; je l'ai fait moi-même !". Si cela vous arrive, j'espère que vous aurez une petite pensée pour moi à ce moment-là.

A vous de jouer à présent si le cœur vous en dit. Et n'hésitez pas à m'envoyer une petite photo de vos réalisations. Le partage, ça fait toujours plaisir. Quant à moi, il faut que j'y retourne, car j'ai déjà une commande !