Nu du jour, nu d'un jour

Quand les après-midi d'automne sont mornes, froides et humides, un studio photo chauffé à la chaleur des lampes de modelage est un vrai petit paradis. Et quand vous avez de plus l'occasion de rencontrer un nouveau modèle très sympathique ayant le goût de l'aventure, votre journée devient à nouveau radieuse. Au menu du jour : une séance dédiée à la découverte de l'éclairage du nu grâce à un modèle dont le teint se prête particulièrement bien au sujet. Sortie des armoires de tout le matériel, car nous en aurons vraiment besoin.


En matière d'éclairages, celui dédié au nu est peut-être l'un des plus difficiles à mettre en place. La raison est le nombre de sources lumineuses et l'équipement à mobiliser, mais également le positionnement correct de l'ensemble. Pour cette séance, quatre sources et trois boîtes à lumière ont été nécessaires. On retrouve bien sûr l'éclairage du fond, très simple ici à l'aide d'une source nue. L'éclairage de débouchage est assuré par un flash placé dans une boîte à lumière de taille 60 x 90 en hauteur et face au modèle. Les deux éclairages latéraux destinés à fournir la lumière rasante créant le modelé sont eux aussi placés dans des boîtes à lumière de 70 x 100 situées latéralement et à hauteur du modèle. L'idéal serait l'usage de strip boxes, mais on peut se débrouiller sans elles pour autant que les boîtes à lumière soient assez grandes. On veillera à placer si possible des panneaux sur le côté des boîtes à lumière côté objectif, afin d'éviter un retour de lumière parasite vers le photographe et donc un risque potentiel de flare.


Le rendu que l'on peut obtenir est très variable selon les réglages de puissance. En réduisant ou en augmentant l'éclairage de remplissage par rapport aux éclairages latéraux, il est possible d'obtenir des clairs-obscurs plus ou moins prononcés. En photographie, tout est matière de goût pour autant que l'on maîtrise un tant soit peu la technique. Ici, le rapport d'éclairage est de l'ordre de 3:1 à 4:1 afin d'assurer à la fois du modelé et de retenir la majorité des détails dans les zones qui ne seront pas couvertes par les éclairages latéraux. Un contraste qui n'est pas excessif offre aussi plus de latitude quant aux positions du modèle, puisqu'aucune zone ne sera plongé dans des ombres qui pourraient être trop profondes.


A l'inverse d'un éclairage de type Paramount, si le visage de votre modèle fait face à l'objectif, les ombres se marquent vers le milieu du visage. La lumière étant rasante, le moindre relief sur la peau est fortement accentué. Mieux vaut y penser si votre modèle présente une peau fort texturée ou des imperfections diverses, qu'il sera vraisemblablement nécessaire de corriger en post-traitement. Si une texture renforcée sur le visage ou si ce type d'ombres ne vous convient pas, il suffira de demander à votre modèle de tourner son visage vers l'un des deux éclairages afin de retrouver ce qui se rapproche alors d'un éclairage classique dit à 45° de type court (c'est-à-dire formant un angle de 45° par rapport à l'axe du visage, avec la partie la plus visible du visage plongée dans l'ombre, comme sur la première photo).


A vous ensuite d'essayer plein de choses et de vous amuser avec la complicité de votre modèle. Parce que si le portrait classique en demande déjà pas mal, cela devient une nécessité évidente lorsqu'une personne accepte de se dénuder devant vous, même si ce n'est qu'en partie. J'ai eu pour ma part la chance de rencontrer Sylvain qui s'est prêté au jeu avec beaucoup de gentillesse et de simplicité pour ce qui était une première en ce qui me concerne. Je vous le dis, quand vous faites de la photo, vous rencontrez vraiment des gens extras avec qui tout devient possible. Et ça, c'est vraiment cool.

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